Aujourd'hui, après quelques jours de travail intensif, j'ai décidé de m'occuper de moi...
Dans la vie d'une femme, il y a l'âge où cela est agréable puis celui où cela devient nécessaire et doucettement arrive sans crier gare : celui où c'est impératif!
Malheureusement, quoique l'expérience acquise à du bon, j'en suis là...
Il faut faire quelque chose...c'est obligatoire...primordial...si je ne veux pas me retrouver
dans l'incapacité de me remuer.
Direction le cours de gymnastique "douce", trouvant plus raisonnable de ne pas demander d'emblée à mon corps un rythme de sportif de haut niveau!
Mais malgré tout certaine que je vais m'y ennuyer!
J'arrive dans la salle...la moyenne d'âge des "élèves " me donne à réfléchir...
Vite un miroir...miroir, mon beau miroir...suis-je donc si fanée?
Je t'en prie dis moi que je suis la plus belle...pour aller ...faire de la gym.
Déjà mon ego en prend un coup car l'image renvoyé par l'indiscret grand mur- miroir ne me rassure pas du tout!!!
Enfin... allonger sur le tapis je peux faire illusion!
Et puis je n'ai pas un corps en amphore comme ma voisine de droite, plus que moulée dans son justaucorps (certainement pour dissoudre les graisses, vous savez ceux qui se vendent à télé achat!)
Ou callipyge comme celle de gauche...
Certes, je suis un petit peu fessu, mais j'ai encore une taille bien marquée.
Mon estomac et mon ventre ne font pas qu'un seul coussin pour chaton en mal de câlin.
Notre professeur plus très jeune, menue, délicate, se déplaçant telle une danseuse, la pointe du pied en avant ( alors que moi, tel un déménageur, je talonne!) nous demande d'une voix d'hôtesse de l'air (du début de l'aviation civile) de faire des petits échauffements...
Pour dérouiller notre carcasse... je suppose.
Fastoche.
Nous triturons avec nos pieds des petites balles de tennis, pour ouvrir nos chakras, nous dit-elle de sa voix mélodieuse...
-Mesdames, posez vos balles, nous allons commencer les étirements...
Une musique sortant du fin fond du Tibet...envahie la pièce
-Baisser doucement la tête, les épaules, le buste, le bassin ,essayez de toucher le sol avec vos bras et remontez en vous déroulant lentement, puis faîtes des petits mouvements de tête de droite à gauche...doucement
De droite à gauche..
Zut où est ma droite?
Naturellement je ne suis pas raccord avec les autres!
-Tirez sur vos bras...tirez...tirez...Grandissez vous. Hé ...la croissance...c'est terminé.
- Prenez votre bâton... à deux mains, à l'horizontal...
-bien...
-espacez vos mains de la largeur de vos épaules, montez vos bras en l'air et mettez les en arrière, le plus loin possible...
aie, mais cela fait très mal!
Du coin de l'oeil je regarde "mes copines" elles ne semblent pas trop souffrir
Suis-je donc si rouillée?
Je me pensais si souple! Décidement, aujourd'hui, j'en prend un coup.
Après les bras, les abdos...je crois que je préfère les bras...chacun son truc!
Moins mal, et puis pour les"tablettes de chocolat", il faut rester un certain temps dans la position...et croyez-moi...c'est long... et, je ne suis pas sure de les avoir" ces tablettes"
Et les cuisses, nous laisser assise sur une chaise virtuelle, c'est de la folie...
Et si ces pauvres petites mamies tombaient!
Mais personne ne tombe...sauf moi!
C'est dingue
La gym douce...doux euphémisme.
Les exercices continuent sans même une pose, je pense que notre tanagra de prof ne se rend pas compte que ses élèves n'ont plus vingt ans, ni même cinquante!
Discrètement, je regarde ma montre...elle doit être arrêtée...ce n'est pas possible.
J'ai la sensation que mes muscles : les droits, les croisés,
mes articulations, mes vertèbres...enfin tous ces trucs qui s'emboîtent, se connectent pour former mon corps, sont en train de regimber.
Pourquoi n'ai-je pas pris une burette avec moi, juste quelques gouttes d'huiles me seraient essentielles!
Quant enfin la séance se termine...je n'ai pas assez de mots pour exprimer mon délabrement : je suis cassée, courbaturée, épuisée, exténuée.
Sur le chemin du vestiaire, j'essaie de me rassurer auprès de mes " copines de galères"
diantre, je ne peux être plus atteinte qu'elles...
Dans les quelques propos recueillit j'entendrai : c'est dur, ça fait mal mais c'est bien pour notre corps, normal...je pense la même chose...et soudain, venu de nul part
...celui qui vous assomme : par une petite bonne femme, certainement plus âgée que moi,
se dandinant comme un canard, qui dans un large sourire, lâchera... C'est facile, je n'ai même pas eu mal!
La punaise...de quoi me gâcher la journée.
Au revoir, mesdames, à la semaine prochaine !
Maso...moi, non...juste défraîchi