...Très tôt le lendemain, nous partons.
- Nouq empruntons une petite route de campagne, où la brume mystérieuse joue à cache cache entre les chênes liège. J'aime conduire lorsque le jour se lève, l'air est doux, pas encore trop chaud, et puis ces odeurs...Certains arbres portent la cicatrice de leur offrandre à l'homme. Comme des soldats à la parade, ils balisent cette route sinueuse et vallonnée afin de m'indiquer le chemin menant vers l'inconnu !
- Je suis surprise toutefois par le mutisme de mon Grand Père, lui toujours si jovial,taquin...un sourire quasi permanent accroché à la face. Je le regarde à la dérobée. Un masque à figé son visage. Je le sens tendu. Je remarque sa peau parcheminée...griffée par les années. J'ai l'impression de voyager avec la momie de Toutankhamon !
Pour la première fois il m'intimide, et je n'ose perturber ce religieux silence.
Enfin, nous arrivons...
- Tomar...Cette petite ville située sur les bords du Rio Nabao, est charmante, verdoyante, sous le chaud soleil et tellement fleurit.
Une odeur d'eucalyptus chatouille mes narines, je ne peux m'empêcher d'admirer ce gris si particulier, satiné, lustré, lorsque le tronc de cet arbre élégant s'exfolie.
- J'aimerais pouvoir reproduire cette couleur indéfinissable sur les murs de quelques boudoirs...L'union du blanc et de la terre d'ombre, émoustillé par une pointe de jaune ou une subtile goutte d'incarnat...selon la lumière. La main la plus talentueuse ne pourra jamais égaler Dame Nature...La beauté à l'état originel !
- Je suis émue en pensant qu'il y a bien longtemps, Mamé a donné la vie à mon Père, ici, dans cette ville...où chaque monument, chaque sculpture, rappelle l'épopée maritime du 16ème siècle. Une ville riche de son passé.