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-        A l’extérieure, cette maison ne semble pas très différente de ses voisines.

 Toutefois en regardant  de plus près, une petite étoile à six branches, gravée dans la pierre, sur le linteau de la porte située à l’est, attire mon regard.  La direction de Jérusalem me dira notre guide !

 

-         Encore… l’étoile à six branches de mon enfance !

 

-        Serait-ce un musé ?

-        Effectivement, mon Grand Père m’apprend que nous sommes dans une très ancienne synagogue, construite au 15ème siècle, par la riche communauté juive de la ville, transformée en musé en 1939 … à la demande de Salazar !

-        Nous sommes dans la Judearia : ce quartier juif, si prospère au 14et 15ème siècle. Furtivement, j’imagine la vie à cette époque, les odeurs dominées par la cannelle,  la ronde des longues jupes balayant et lustrant les pavés, la musique des voix…quand…

-        …Une dame sans âge, parlant le français, avec l’accent de Mamé, nous ouvre la porte…nous attendait-elle ?

-        Peut être… toute ma vie, lorsque j’en aurai besoin, je rencontrerai  des personnages surgissant de nulle part…comme répondant à mon appel.

-         Rappelle-toi à Lisboa, les deux sœurs devant la synagogue… Et le Rabin…

-         Mais j’anticipe…

-         Nous pénétrons, dans une salle carrée, au plafond  « en voute d’arrêtes » supporté par quatre piliers de style gothique,  aux chapiteaux tous différents, bizarre…  

-        Je me sens envahie d’une  timidité, et, d’une humilité frisant la soumission. Afin d’oublier ce ressenti, je  compte les arches : douze…

…. Serais-ce pour rappeler les tribus d’Israël !

-         Notre guide nous délivre, d’une voix chuintante, un peu monocorde,  ce qui semble être un secret : chaque pilier porte le nom des quatre mères d’Israël : Sarah, Rebecca, Rachel et Léa. Pourquoi ce filet de voix si ténu, ne sommes nous pas seuls dans cette pièce ?

-         Je comprends mieux la variété d’ornementation des chapiteaux.

Pour qui : le dorique si austère ?

 Pour Rachel … non, plutôt pour Léa, sa sœur au regard si terne?

 Et, les gothiques aux corbeilles, qui en feuilles d’acanthe, qui feuillagées, ou palmées :

 Pour Sarah la Princesse ?

 Pour Rébecca ?

Pourquoi pas pour Rachel la stérile, qui  rencontrant Jacob en allant puiser de l’eau sentit son cœur battre la chamade!

 Mais son Père mit bonne ordre à ce marivaudage !

Depuis quand… Une cadette, se marie avant l’ainée…Alors place à Léa aux yeux fatigués!!

 

Arrête de faire ta savante, je sais que tu connais la bible, depuis le temps que tu y plonges ta frimousse ravageuse !

 

-         Notre guide ne pourra répondre à ma question un peu trop alambiquée…

-        Au centre de la pièce, au demeurant pas très grande ; sous ce dais architectural, trône un pupitre, en tout point identique à ceux que l’on trouve dans les synagogues, pour la lecture des rouleaux de la Thora. Seulement, sur celui-ci, point de Thora, mais des objets de culte, qui ne semblent pas inconnus de mon Grand Père.

-         Il me parle, lui l’ancien communiste, de cette communauté juive, qui, depuis la création du royaume du Portugal en l’an 1143, officialisé par le traité de Zamora, représentait environ 4% de la population portugaise, évoluant d’une manière chaotique, selon la volonté des rois en place.

Ainsi, les migrations étaient coutumières pour les Juifs de l’époque, afin d’échapper aux représailles diverses et variées.

-        Nous déambulons, dans les allées ceinturant le dais.

-        …Un mariage…ici…

Mon esprit s’évade…

-        Dans cette salle émouvante, où le passé suinte à fleur de pierre, je me sens apaisée !

-         Les murs sont recouverts de parchemins, de bas reliefs….les preuves que cette communauté existait depuis au moins le 14ème siècle.

-         Dans une armoire en bois, mon grand Père me montre les rouleaux de la Thora.

-         Je le regarde, sidérée…lui, l’athée ; pourquoi connait-il ces objets religieux ?

-         Ignorant mon regard interrogateur, il m’entraine vers des inscriptions  gravées sur des fragments de pierres tombales, datées de 1307.  Notre guide nous explique qu’ils viennent de la Grande synagogue de Lisboa, et nous montre le nom divin symbolisé par trois points. Cette façon de représenter celui que l’on ne peut nommer, n’est-elle pas identique,  dans les Manuscrits de La Mer Morte ?

-         A ma grande surprise mon Grand Père me donne la réponse !

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Présentation

  • : Le blog des livres de julia
  • : ce blog: pour tous ceux ,qui comme Julia, marranne du Portugal, sont à la recherche de leur identité juive. Architecte d'intérieur et gourmande elle vous transmet des conseils en déco, et de délicieuses recettes .
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  • issue d'une famille de marranes,je suis très attachée à mon identité juive,et à toutes ces traditions qui ont bercées ma jeunesse. 
 je suis passionnée pour mon métier d'architecte d'intérieur et par  l'écriture  qui me permet le rêve.
  • issue d'une famille de marranes,je suis très attachée à mon identité juive,et à toutes ces traditions qui ont bercées ma jeunesse. je suis passionnée pour mon métier d'architecte d'intérieur et par l'écriture qui me permet le rêve.

l'auteur

Chantal FIGUEIRA LEVY, écrit depuis quelques années des romans autour de personnes réunies par la même recherche d'identité.

Son personnage principal est Julia FRANCES.

Dans la vie professionnelle, Chantal FIGUEIRA LEVY est architecte d'intérieur, et de ce fait , son héroine évolue dans ce milieu.

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