Je ne sais pourquoi, certainement mon allure de sirène...sortie du congélateur...vous voyez ce que je veux dire... Un peu fripée!
Vivant dans une région balayée par la mer, un coin privilégié pour les citadins, cela explique ceci, ou l'inverse à votre convenance. Je ne sais pourquoi, donc, je suis toujours invitée pour une magnifique promenade... en bateau.
Les propriétaires de ces engins de plaisir, s'imaginent que tout le monde rêve de poser son gentil petit pied sur le pont d'un navire. Que celui ci soit grand ou petit, le capitaine vous fait un honneur, une faveur,que dis-je un immense plaisir qui ne peut, et ne doit se refuser.
Bien éduquée, au début j'ai accepté.
D'abord sur un bateau à moteur, une belle bête, huit mètres de long, une delphinière en teck, des sièges d'un blanc immaculé (d'ailleurs attention il faut que vos mains soient propre, sinon gare à l'ire du maître à bord), un moteur qui arrache dit l'expert, des appareils pour sonder, mesurer, enfin tous les trucs en er qui sont de mise sur ce genre d'embarcation.
Après avoir retiré mes chaussures, je monte à bord, je trouve le plancher bien instable, peut être qu'en naviguant, cela sera mieux, car naturellement, je sens mon estomac qui commence à me chatouiller... Toute sirène que je suis, ai-je le pied marin?
Avant de me caler dans un fauteuil, et me cramponner selon les conseils du capitaine à la balustrade en inox ceinturant le franc-bord, je dois relever les pares battage, et remonter les bouts nous reliant à l'anneau...Pour un novice, tous ces mots, dits sur un ton qui n'admet pas la réplique, relève de l'hébreu et du latin réuni. Avec une gaucherie
qui me fait ressembler à un éléphant j'éxécute tant bien que mal ces quelques manoeuvres, indispensables à qui veux naviguer!
Mais, je n'ai rien demandé!
Avant de sortir du port, (nous naviguons à 3 noeuds...à bon... )et que nous puissions mettre les gaz, dixit le boss, je dois rapidement regagner ma place, et m'accrocher...Mais, ça bouge , le plancher me semble peut sure et puis moi, je n'ai pas le sens de l'équilibre...enfin...ouf, je pose mon céans et espère profiter malgré tout de cette aubaine: une sortie en mer!
Et là, attention, pendant un court instant, je me suis demandée, si je n'avais pas pris un hydravion, car nous avons décollé, oui vous lisez bien, d é c o l l é , le bateau à levé son museau à la belle delphinière, et dans un bruit de bolide impétueux, nous avons volé sur l'eau à la vitesse de l'éclair, la proue du bateau était si haute qu'en regardant droit devant moi, je ne voyais plus la mer!
Pourquoi me suis-je embarquée dans cette galère ( le capitaine ne serait pas heureux, une galère mon bateau, j'hallucine), à mesure que la cote défile, je trouve la sensation agréable, mais malgré tout je regrette un peu de ne pas pouvoir admirer .......
le paysage!
Je croyais faire une promenade en mer, et je fais le rallye Pornic- La Baule en un temps reccord...sans casque ni harnais de sécurité!, il y a de l'inconscience dans l'air.
Plus tard me crie le capitaine, à qui j'ai fait comprendre par signe que j'aimerais bien voir la terre.
Arrivée enfin à l'endroit qu'il avait prévu, nous faisons demi tour, et il m'explique que nous allons caboter...caboter, cabotage?
...à moi Maître Cappelo.
Enfin je comprend que nous allons longer la cote jusqu'au port...
Merci Capitaine, mes oreilles vont pouvoir respirer, ma bouche se fermer et ma main se détendre...elle commençait à blanchir.
Teuf...teuf...j'exagère, mais comparer aux vrombissements digne d'une formule un
ce doux bruit me réconcilie avec le bateau à moteur, et puis, je vais enfin pouvoir
regarder du côté de la mer ce que je ne peux voir lorsque je suis sur terre et embrasser
d'un seul regard toute la baie, deviner les belles villas, les voiture, et me prendre
pour une star...la main négligeament trempée dans la mer, regardant d'un air suffisant les occupants des plus petits bateaux, Zodiac, youyou, que sais-je, qui, nous dépassent...un court instant...
...car à ce rythme le bateau bouge, un coup à droite ,et puis à gauche, et devant, derrière, il ne s'arrêtera jamais de danser la gigue. Je suis dans une toupie, je suis
un bouchon sur l'eau...il y a un léger clapo me dit le Capitaine avec un sourire...satisfait.
Clapo: encore un mot pour questions pour un champion!
Je dois être verte, j'ai froid, une nausée me surprend, m'obligeant à lui demander d'aller un petit peu plus vite, afin d'éviter que mon pauvre coeur chaviré ne déborde !
Enfin le port, si l'aller fut trop rapide, trop bruyant, le retour me parut interminable, à moi la terre ferme.
Arrivée près de l'anneau d'ancrage, obligation pour le mousse que je suis de réitérer les manoeuvres du départ...Franchement, je ne sais pas comment j'ai pu résister?
Après avoir retrouvé le quai, barbouillée, titubante, je me suis assise sur une bite d'amarrage, cherchant désespérément au fond de mon sac un chewin gum, une pastille, enfin quelque chose qui puisse me rendre mes esprits.et me remettre le coeur en place.
Je comprends la Petite sirène, bien assise sur son rocher, la mer pas pour nous!
A suivre!