Il y a quelques dizaines d'année, alors que les rues de Paris n'étaient pas bétonnées par tous ces interdits...il éxistait dans le quartier du Marais, une petite rue célèbre jusqu'en Amérique : La Rue des Rosiers.
Un Ghetto, diraient certains.
Peut être, mais...un ghetto libre,où les juifs du monde entier se retrouvaient, qui pour aller au Hammam, qui pour prendre une vodka et manger un morceau de hareng gras chez Jo (Goldenberg) et, plus tard, parler de l'Attentat...qui, pour savourer de délicieux falafel, ou une brik, selon ses origines...
D'autres , tout simplement pour allez à la synagogue...
Pendant les fêtes juives, les chants enveloppaient la rue dans un châle d'allégresse.
Certes, elle n'était pas toujours rutilante, mais elle vivait, elle portait en elle tous les souvenirs de ces émigrés venus en France, pour fuir les persécutions...
et, emportés dans la tourmente de la Shoah...Pensez donc, un creuset pour les rafles!
Ces Simon, Sarah, Goutcha, Avrom, David, Elie, Cirla et tant d'autres...avaient pour seule sépulture...un nom sur un mur et la rue des Rosiers...
Pourquoi toucher à ce passé?
Pourquoi aseptiser cette rue?
Pourquoi encombrer les souvenirs avec des magasins ...même si se sont des shmattès* de luxe !
Et tous ces cafés, bien loin du mode de vie des anciens habitants ...
Pourquoi rendre cette rue, oh! combien mythique, semblable aux autres petites rues du Marais?
Pourquoi ce nouveau pavage...ces éclairage...ces dos d'ânes...pourquoi tous ces attributs
synonymes d'une rue lambda?
Et surtout: pourquoi y avoir planter des arbres?
Les rosiers n'étaient-ils pas suffisant pour rappeler que ses habitants ont connus en son sein la douceur et le parfum de la fleur, et la douleur de ses épines...
*shmatté: en yiddish: chiffon